L’émotion contribue-t-elle utilement à l’avenir de l’agriculture ?
Interpeler le ministre dans un congrès syndical , voir le chahuter fait partie de notre culture gauloise contestataire pour le meilleur et parfois pour le pire. D’un coté on attend beaucoup trop des responsables politiques ,en matière économique particulièrement en agriculture, d’un autre coté on est plus souvent en mode contestation que sur le registre proposition/négociation.
Le congrès de JA la semaine dernière a sûrement marqué un moment d’anthologie qui a réjoui nombre de militants. Accueilli par le secrétaire général à l’accordéon et en chanson , le ministre a semblé décontenancé, pris à contrepied. Avec un indéniable talent ,sur un air mélo mélange de mystique, de sentimentalisme le responsable syndical à chanté sur le prétendu désespoir des jeunes agriculteurs. Le refrain Alléluia...Allez JA .. est repris par l’assemblée bras levés avec un panneau Help ! .
A tous les coups un buzz assuré , un ministre surpris par ce décalage. En effet l’émotion est toujours un moyen efficace pour marquer un auditoire tous les orateurs le savent. Pour autant l’émotion, un sentimentalisme presque teinté de religiosité, sont-ils des moyens efficaces pour faire avancer l’économie et le développement des entreprises ?
Avec cette approche quasi larmoyante, quelle image projetée à l’extérieur mais surtout vis à vis du monde agricole lui-même et des jeunes en particulier ?
Je n’étais pas au congrès et je n’ai pas eu le rapport sur le foncier . J’espère qu’il contient beaucoup de propositions courageuses et ambitieuses résolument tournées vers l’avenir, une modernisation du statut du fermage avec une plus grande liberté contractuelle , des propositions innovantes sur l’apport de capitaux, la mise en garde sur une surcapitalisation par exemple ….
Pour autant une des images fortes qui sera communiquée restera ce moment ambigu.